Après la grave crise sociopolitique de 1991-1992 qui a mis fin à la Deuxième République et son régime autoritaire, Madagascar semble être entré dans un processus de « transition démocratique » – cette dernière se définit comme « la période de temps qui s’écoule de la chute ou des convulsions finales d’une dictature d’une espèce ou d’une autre à l’établissement d’un régime reconnaissable comme démocratique dans ses apparences au moins » . Une dizaine d’années plus tard, un premier état des lieux du processus démocratique peut être légitimement établi. Un examen d’autant plus utile qu’entre temps, en 2001-2002, le pays a traversé une autre crise politique grave qui l’a mis pratiquement en état de guerre civile. Il est, en effet, admis que comme dans un certain nombre de pays qui ont passé par la troisième vague de démocratisation , il n’est pas certain que la transition démocratique se termine toujours par une démocratie qu’on peut qualifier d’ « acceptable » . Les consultations électorales constituent alors un paramètre pertinent pour évaluer la consolidation démocratique à Madagascar depuis le tournant du début des années 1990. Il est évident que, dans cette analyse, la démocratie est définie dans sa version minimaliste et schumpetérienne.